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GESAD 62

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29 mars 2006

Mineurs étrangers et juge des enfants

22 mars 2006

Le grand-écart d'un juge sur les enfants étrangers

Avocats006_11 Ion a 15 ans. Il est roumain. Il est triste, d'un triste roumain.  Il est en France depuis l'été 2005. Il s'est réfugié dans un foyer qui accueille des enfants roumains. A l'époque j'ai accepté de lui faire quitter la rue et de le faire accueillir dans cet établissement. Je le reçois aujourd'hui avec l'éducatrice du foyer et la représentante de l'ASE pour statuer sur son sort. On me dit qu'il comprend le français et le parle maintenant suffisamment.

J'engage le débat. Une nouvelle fois je vais nager dans les contradictions les plus absolues. On n'expulse pas les enfants qui on mis un orteil sur le territoire  français - heureusement ! -, mais dans le même temps on ne leur donne pas les papiers nécessaires après les avoir fait suivre une formation. La circulaire Villepin du 5 mai 2006 est guère appliquée ! La justice et l'aide sociale à l'enfance sont instrumentalisées par des parents qui les utilisent pour prendre en charge leur enfant. Parfois, c'est le devenir d'une famille qui en dépend, sinon d'un village!

- Je vois que ta mère est décédée. Et ton père?

- il vit à Satu-Mare. Il a 65 ans

- Pourquoi es-tu venu en France ?

- Pour étudier, je veux aller à l'école!

- Pourquoi pas en Roumanie?

La réponse ne manque pas, que je connais déjà pour l'avoir entendu mille fois!

- On est pauvre; mon père est agriculteur - il écorche le mot et l'éducatrice lui vient en aide - je peux pas faire des études là-bas!

- Ton père sait où tu es ?

- Oui, je l'appelle régulièrement

- Je comprends, mais moi je suis juge des enfants et mon travail avec l'aide sociale à l'enfance consiste à protéger les enfants maltraités, battus, abandonnés. Tu n'es ni l'un ni l'autre! Heureusement! Normalement, je dois veiller à ce que tu repartes auprès de ton père à Satu-Mare!

Ion encaisse.

- Tu as de la famille en France ?

- Oui, mon grand frère est là.

L'éducatrice me tend une lettre. Elle émane du frère de Ion qui me démande à le recevoir régulièrement chez lui.

L'éducatrice :

- Il est arrivé en octobre avec sa femme et ses deux enfants.

J'interroge :

- En situation régulière ?

- Non. Ils ont un petit appartement et ne peuvent pas prendre Ion à plein temps

Au fur et à mesure de l'audience, je vois Ion se renfoncer dans mon grand fauteuil de cuir noir. D'autant qu'il n'est pas malingre, mais ce n'est pas un grand costaud. Il est triste comme beaucoup de roumains, jeunes et moins jeunes, mais en plus je suis frappé par le pull-over terne qu'il porte et qui me semble élimé. Bref, j'ai vraiment un petit roumain en face de moi. Précision : Ion n'est pas rom, mais roumain.  En tous cas, il est paumé ; d'autant qu'il y a quand même l'obstacle de  la langue qu'il ne maîtrise pas totalement.

Combien en ai-je vu en 5-6 ans de ces enfants roumains, africains, maghrébins ou chinois, généralement envoyés par leurs parents ou leur communauté en France pour réussir, gagner leur vie et ainsi parfois aider en retour la famille ou le village. De 1500 à 2000!

Je m'entends dire à Ion :

- Tu sais en France il y a beaucoup d'enfants pauvres qui ne vont pas à l'école et même qui n'ont pas de toit. Dans la cité que tu vois par la fenétre, il y en a plein. Alors pourquoi devrions nous t'aider ? Et eux qui sont nés ici ?

Là encore question idiote qui n'appelle pas de réponse et qui n'en reçoit donc pas!

- Qu'en pense l'ASE ?

- Nous proposons le maintien. D'ailleurs l'inspectrice a demandé et reçu du père une autorisation pour une délégation d'autorité parentale à l'ASE.

Au fin fond des contradictions, je finis donc par céder. Comme d'habitude !

- Je vais te maintenir à l'Aide sociale à l'enfance et, bien sur, tu iras chez ton frère le week-end

Le gamin ne réagit pas plus que cela!

L'éducatrice du foyer intervient doucement :

- Pourquoi pas directement au foyer ?

- Pour qu'il puisse éventuellement bénéficier de la loi qui permet la declaration de nationalité au jeune confié à l'aide sociale à l'enfance mais pas à un foyer!

Je me retourne vers Ion.

- Tu as des questions à me poser ?

- Je pourrais aller en week-end chez mon frère?

- Oui je viens de te le dire !

- Et cet eteu ( Cet été reprend l'éducatrice! ) je pourrai aller en Roumanie?

- Voir ton père?

- Oui !

Je m'effondre. Comme prévu ce gosse n'a rien compris à mes explications. Et comment aurait-il pu ?

- Cela me parait impossible de te payer un voyage aller-retour vers Satu-Mare  via Bucarest aux frais de la République - en fait aux frais du Conseil général. Si tu dois revenir en Roumanie tu y restes! Sinon tu ne peux pas partir !

Ion accuse le coup !

J'ajoute

- Je comprends combien c'est dur : finalement dans ces règles mises en place par les adultes, tu es la victime. On te prive de ton père au nom de tes études ! T'interdire de partir en vacances en Roumanie, c'est une punition. Tu as le droit de voir ton père! Mais d'un autre coté, la Roumanie n'est pas une province de France, mais si ton père habitait Marseille je te ferais repartir à Marseille!

Et d'ajouter

- SI tu y vas par tes propres moyens, ne te fais pas prendre !

Je peux enfin lui glisser :

- Tu sais je connais Satu-Mare, mon père y est né et son père aussi ! Il est venu en France parce qu'il y avait des persécutions. Aujourd'hui, il faut que des jeunes comme toi - et j'en connais là-bas - restent en Roumanie et exploitent ses richesses, le pétrole, la terre qui est riche! Il faut croire dans votre pays!

Tout en ajoutant:

- Je comprends que pour toi tout cela soit inaudible!

Des Ions il y a en a des tas et des tas. Il va de soi qu'en traitant leur cas je pense à mon père venu aussi de Satu-Mare, il y a 90 ans, avec son père pour fuir les pogroms. Je suis aujourd'hui un magistrat de la République française. Pour la plupart, ces gosses qui arrivent aujourd'hui vers l'éldorado français seront demain de bons petits français! Mais la charge de les acceuilir et de les prendre en charge relève-t-elle de la justice ?  On est dans le registre de la coopération , et pas de la justice! Bien sûr, si on ne les aidait pas, ces enfants seraient en danger de délinquance ou de prostitution! Certains tribunaux et certains services de l'aide sociale à l'enfance refusent d'intervenir.

Une heure avant Ion j'avais devant moi deux adolescentes, 16 ans et demi et bientôt 18 ans  - des cousines à les en croire - venues du Congo  à la demande de leur mère et tante. Depuis celle-ci aurait disparu. On ne parle pas de leur père respectif. Un frère de 20 ans serait aussi en France. D'évidence, elles ne disent pas tout et nepeuventpas parler. L'ainée est en larmes, discrétement! On la sent bloquée. Là encore, il n'y pas d'autre solution que de maintenir ces jeunes filles confiées à l'aide sociale à l'enfance. En espérant que cet entretien où j'ai beaucoup insisté sur le fait qu'elles avaient peu de chances d'être regularisées, et que dès lors le risque était énorme de les voir plonger à leur majorité dans la clandestinité et même dans la prostitution, aura contribué à les amener à nous dire la vérité dans une histoire aujourd'hui "percée". Peut-être cette vérité contiendra-t-elle de quoi gagner leur régularisation.

Faustine à qui je disais :

- Je crois que tu ne nous dis pas tout! Vrai ou faux ?

me repondit

- Vrai!

Mais peut être que cette histoire est lourde à parler. Trop sans doute! Il faudra encore attendre avant qu'elle ne la parle.

En tous cas, si les services sociaux (les conseils généraux ) interviennent mandatés par les juges (l'Etat),  ils doivent être relayés par l'Etat, mais pas lâchés en rase campagne. Aujourd'hui, un effet de ciseau extraordinaire se developpe avec des préfectures pusillanimes dans l'octroi de titres de séjour provisoires et les conseils généraux et l'Etat qui bloquent sur les mesures d'aide aux jeunes majeurs. On produit des illégaux!

On paie ces enfants en monnaie de singe; on se donne bonne conscience en ne les expulsant pas masi on ne leur fournit pas un titre pour achever leurs études! On finira par demander que les enfants soient expulsables; dejà, ils sont souvent refoulés à l'arrivée à l'avion : sévère, mais finalement carré! 

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28 mars 2006

La protection de l'enfance

Liens pour le débat de la protection de l'enfance:

28 mars 2006

Assemblée générale

Notre association se réunira en assemblée générale ce vendredi 31mars 2006. L'ordre du jour en est le suivant:

  • approbation du procès verbal de l'assemblée du 17 mars 2005
  • Rapport moral du Président
  • Intervention des vice-Présidents.
  • Rapport d'activité
  • Rapport financier
  • Compte rendu des différents mandats représentatifs
  • Débat
  • Vote des différents rapports.

28 mars 2006

Le GESAD 62 sur internet

cap032

Bientôt, en ligne, toutes les informations concernant

l'activité du GESAD 62.

Merci de patienter quelques jours, le site est en cours de construction.

le Webmestre délégué


28 mars 2006

La CHARTE du GESAD 62


La CHARTE

L'Association "GESAD 62" s'est créée en 1986 pour "offrir aux adhérents et aux organismes de tutelle, une instance d'étude, de concertation et de propositions de nature à permettre un véritable partenariat entre le secteur associatif et les pouvoirs publics, dans l'intérêt des jeunes accueillis". (Art. 2 des statuts).

La présente CHARTE vise à développer entre les adhérents un réseau solidaire et efficace, propre à répondre à la vocation du GESAD 62 et à promouvoir  une réelle action éducative au sein d'Etablissements et Services, par là même reconnus comme éléments générateurs de lien social.

Elle précise des principes éthiques que l'adhérent s'engage à respecter :

Déclaration N°1.

Le Directeur adhérent au GESAD 62 est  représentatif de son institution dans tout ce qu'elle comporte d'HUMAIN.

Ainsi le Directeur est porteur de la parole :

è des usagers, lesquels sont au centre de ses préoccupations ;

è de l'Equipe Institutionnelle qu'il associe aux travaux du GESAD.

Déclaration N°2.

Dans le cadre de son adhésion au GESAD 62, l'adhérent s'engage à prendre position et à prendre sa part de responsabilités dans un souci de loyauté, de clarté et de respect des délégations.

Cet engagement est étayé par un esprit à la fois critique et indépendant, par une réflexion guidée par la constante recherche du sens de l'action, par une volonté de communiquer, de relater et de transcrire.


Déclaration N°3.

L'adhérent du GESAD 62 fait vivre la démocratie et favorise la promotion de la personne :

A l'écoute des acteurs de terrain, dont il a la responsabilité, il éveillera une sensibilité à l'innovation et à la créativité ; développant la qualification des personnels, il veillera à ce que celle-ci soit en adéquation avec les besoins des usagers.

Déclaration N°4.

Dans le cadre de l'observatoire de l'analyse des pratiques, l'adhérent assurera à son équipe les moyens de donner et de recevoir ; pour cela, il devra être ouvert à l'échange inter-institutionnel.

Déclaration N°5.

Les associés défendent les notions de solidarité, de considération mutuelle et de respect de la dignité humaine.

Ces valeurs s'appliquent aux relations entre les membres du GESAD  62, mais aussi en direction des jeunes accueillis et suivis, ainsi qu'envers les personnels des Etablissements et Services.

A l'externe, elles se traduisent par l'exercice d'un devoir d'influence et d'un devoir de représentation.

Le 23 Janvier 1997.


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28 mars 2006

Les STATUTS

STATUTS

TITRE 1.       BUT – COMPOSITION et MOYENS de l’ASSOCIATION.

Article 1.

Il est fondé entre les personnes physiques et morales adhérant aux présents statuts, une Association régie par la loi du 1er juillet 1901 et les textes subséquents, ayant pour titre : « Groupement d’Etablissements du Secteur Associatif du Département du Pas-de-Calais (G.E.S.A.D 62).

Sont concernés par cette Association, les Etablissements et Services du Département du Pas-de-Calais dont l’activité concourt à la mise en œuvre de la politique départementale en faveur des jeunes relevant de l’Aide Sociale à l’Enfance.

Article 2.

Cette Association a pour objet :

« Dans le cadre de la politique A.S.E, proposer aux différents partenaires et organismes de tutelles, une instance d’étude, de concertation et de propositions de nature à permettre un véritable partenariat entre le Secteur Associatif et les Pouvoirs Publics, dans l’intérêt des jeunes accueillis. »

Article 3.

Le siège social est fixé à  SAINTE CATHERINE-les-ARRAS  62223

                                      15, rue Corot

Article 4.

La durée de l’Association est illimitée.

Article 5.

Pour faire partie de l’Association, il faut être agréé par le Conseil d’Administration qui statue lors de chacune de ses réunions sur les demandes d’admission qui lui auront été adressées par écrit.


Article 6.

L’Association se compose de membres actifs (bienfaiteurs, fondateurs). Seront considérés comme tels les membres qui, après admission, auront versé une cotisation annuelle de

50 francs. La cotisation annuelle peut être modifiée par l’Assemblée Générale.

La qualité de membre de l’Association se perd :

  è par démission

è par radiation, prononcée pour non paiement de la cotisation ou pour motifs graves, è par le Conseil d’Administration ; l’intéressé ayant été préalablement entendu par le      Conseil dont la décision est sans appel (recours possible à l’Assemblée Générale).

Article 7.

Les ressources de l’Association comprennent :

              è le montant des cotisations

              è les subsides réguliers et subventions des personnes morales de Droit Public

              è les sommes perçues en contrepartie des prestations fournies par l’Association

              Toute autre ressource autorisée par les textes législatifs et réglementaires.

TITRE 2 .      ADMINISTRATION ET FONCTIONNEMENT.

Article 8.

Tous les membres de l’Association font partie du Conseil d’Administration. Le Conseil d’Administration choisit parmi ses membres, au scrutin secret un Bureau composé de :

·                          1 Président

·                          2 Vice-Présidents

·                          1 Trésorier

·                          1 Secrétaire

·                          2 ou 3 Membres

auxquels s’ajoutent  les adhérents du GESAD, membres du Comité de Pilotage du laboratoire d’Analyse des Pratiques Educatives et Sociales (LAPES).

Le Bureau est élu pour 2 ans.

Article 9.

Le Conseil d’Administration se réunit tous les quatre mois, et chaque fois qu’il est convoqué par son Président, ou sur la demande du quart de ses membres.

La présence de 6 membres du Conseil d’Administration est nécessaire pour la validité des délibérations.

Les décisions sont prises à la majorité des membres présents. En cas de partage, la voix du Président est prépondérante.

Il est tenu un procès-verbal des séances.

Les procès-verbaux sont signés par le Président et le Secrétaire. Ils sont inscrits sur un registre spécial. Tout membre du Conseil, qui, sans excuse, n’aura pas assisté à trois réunions consécutives, pourra être considéré comme démissionnaire.

Article 10.

Le Conseil d’Administration est investi des pouvoirs les plus étendus pour accomplir tous actes qui ne sont pas réservés à l’Assemblée Générale.

Il surveille la gestion des membres du Bureau.

Il autorise tous achats, aliénations ou locations de biens meublés, nécessaires au fonctionnement de l’Association.

Les fonctions des membres du Conseil d’Administration sont gratuites.

Article 11.

L’Assemblée Générale de l’Association comprend tous les membres adhérents. Elle se réunit au moins une fois par an, et chaque fois qu’elle est convoquée par le Conseil d’Administration. Une convocation contenant l’ordre du jour est adressée à chaque adhérent, quinze jours au moins avant la date de l’Assemblée.

L’ordre du jour est fixé par le Conseil d’Administration.      

Le Bureau de l’Assemblée est celui du Conseil.

Elle entend les rapports sur la gestion du Conseil d’Administration et sur la situation  financière et morale de l’Association.

Elle approuve les comptes de l’exercice et le budget, pourvoit, s’il y a lieu, au renouvellement des membres du Conseil d’Administration.

Elle autorise tous achats, aliénations ou locations de biens immeubles, avec ou sans sûreté, nécessaires au fonctionnement de l’Association.

Ne devront être traitées, lors de l’Assemblée Générale, que les questions inscrites à l’ordre du jour.

Toutes les délibérations de l’Assemblée Générale sont prises à la majorité absolue des membres présents ou représentés. Un mandataire ne peut être porteur de plus de deux mandats.

Article 12.

L’Assemblée Extraordinaire délibère sur la modification des statuts. Elle est convoquée sur l’initiative du Président ou de la moitié des adhérents inscrits, suivant les modalités prévues à l’Article 11.

Une telle assemblée ne peut délibérer qu’en présence d’un quart au moins des membres adhérents.

Les délibérations sont prises à la majorité des deux-tiers des membres présents ou représentés.

Si le quorum n’est pas atteint lors de la première réunion, une seconde assemblée sera convoquée à quinze jours d’intervalle.

Les délibérations seront alors prises, sans règle de quorum, à la majorité absolue des membres présents ou représentés.

Article 13.

Les procès-verbaux des délibérations des assemblées sont transcrits par le Secrétaire sur un registre spécial. Ils sont signés par le Président et l’un des membres présent à la délibération.

Article 14.

La dissolution de l’Assemblée ne peut être prononcée que par une Assemblée Générale Extraordinaire convoquée spécialement à cet effet.

L’Assemblée Générale désigne un ou plusieurs commissaires chargés de la liquidation de biens de l’Association dont elle déterminera les pouvoirs.

L’actif net de l’Association ne peut être transmis qu’à une Association poursuivant un but analogue.

Article 15.

Le Conseil d’Administration élabore un règlement intérieur qui fixe les détails d’exécution des présents statuts.

                                                                                                 Fait à  Ste Catherine , le 21 Mars 2003.

Dominique DEMORY,   Président                                                  Eric LEGROS,  Vice-Président            

28 mars 2006

LAPES

L.A.P.E.S

Frustrer pour Aider à Grandir

Dans l’intérêt de l’enfant

Le L.A.P.E.S nous propose aujourd’hui d’essayer de comprendre :

. Dans l’incapacité à supporter les frustrations pour les jeunes

. Et dans l’impossibilité à faire vivre les frustrations pour les parents,

la cause d’un certain nombre de comportements déviants des jeunes confiés.

Il s’agirait d’ailleurs non seulement de transgressions, mais aussi de la mise en péril des capacités des personnes à se représenter soi dans le monde, à l’accès aux symbolisations, avec leurs effets sur les capacités scolaires et toutes les formes d’apprentissage, les difficultés relationnelles, voire la maladie mentale.

Présenter comme un bénéfice les effets de frustration, et celui ou celle qui en est l’ordonnateur, l’auteur d’un don d’éducation, ne va pas de soi.

Les frustrations ne font pas plaisir, et ce depuis toujours. Mais à l’heure de l’enfant roi, des relations de séduction, dans une société de sur-consommation, il n’est pas simple d’exiger et de ne point satisfaire. Pour autant, nous sentons combien il est utile, non seulement pour se préserver, mais pour élever,(que l’on peut entendre dans ses différentes significations) d’accepter de tenir cette place.

Le passage obligé par les frustrations permet l’accès au désir et à la subjectivité. Comme les digues implantées sur le fleuve, les frustrations fabriquent de l’énergie, poussant le sujet à se dépasser et à découvrir d’autres potentialités.

Quelles sont donc les conditions pour qu’une frustration soit acceptable et acceptée par le sujet qui se la voit imposer, conditions de temps et d’âge, d’espace et d’environnement relationnel.

Il nous faudra donc démarquer la notion de frustration de celle de privation, de carence d’éducation et de toutes celles subies et arbitraires dont l’accumulation doivent s’entendre du côté de l’incompétence parentale, voire de la maltraitance agie.

Encore faut-il aussi, nous aurons à en débattre que le sujet comprenne le sens de ce qu’il vit, dont la visée ne peut-être qu’il soit insatisfait ou malheureux, au risque de fabriquer de la haine, à l’endroit ou au contraire il s’agit de le faire grandir.

La relation éducative consiste donc à tenir cette place et cela ne va pas toujours de soi. Nous aurons probablement aussi dans nos travaux à penser comment la tenir, à comment se démarquer de celle où il souhaiterait nous enfermer, à accepter la haine que la frustration peut provoquer sans s’y laisser piéger, à comment en faire entendre le sens et ses effets bénéfiques.

La frustration n’est pas le seul fait des éducateurs ou des parents, mais aussi tout simplement des circonstances, du temps qu’il fait, de la nature, des circonstances de la vie, toujours inégales, de l’espace public et des choix démocratiques.

Ce thème trouvera donc à se déployer non seulement autour de situations vécues dans les établissement et services ou dans les familles, mais aussi en résonance avec l’actualité dans la cité. : devenir sujet de droit, accéder à l’autonomie, passe pas l’acceptation des frustrations, certes mais aussi par l’accueil qui est fait au sujet dans l’espace social. Il sera donc aussi plus généralement question de l’intégration des interdits et de l’ouverture à la loi, loi qui doit être appuyée par un contrat social équilibré.

Ce cycle de réflexion s’inscrira plus globalement dans un débat que nous espérons national sur la protection de l’enfance. Nous savons que la question de la contractualisation avec les bénéficiaires, pratique obligée dans les autres pays européens, sera à l’ordre du jour.

Mais être acteur d’éducation, ce n’est pas simplement répondre à la demande, que ce soit des parents ou des enfants. Nous aurons donc à confirmer que frustrer, ou ne pas répondre à la demande, c’est aussi, parfois, protéger l’enfant.

                                  

                                                                                              Eric Legros.

28 mars 2006

Le Rapport d'Orientation


Rapport d’Orientation

Introduction:

L’objectif du séminaire du GESAD 62 qui s’est réuni en janvier 2003 à Honfleur, était de faire le bilan des activités de l’Association depuis les Journées de Combloux, organisées en 1996, de repérer les objectifs principaux des actions à venir, de réfléchir aux adaptations nécessaires pour y parvenir.

Quinze directeurs ont participé aux travaux, dans une ambiance conviviale et studieuse.

Les échanges, productifs, ont fait émerger quatre points essentiels qui jalonneront l’action du GESAD dans les années à venir autour de valeurs:

l   la centration sur l’Enfant

l   l’éthique partagée 

et d’axes de travail:

l   la transversalité

l   la recherche 

Ces valeurs et ces axes sont développés opérationnellement dans les  5 points présentés ci-dessous :   


1-       L’ Enfant au centre des préoccupations :  plus loin, plus haut…

l              Dans le droit fil des orientations prises à Combloux, il y a six ans, le GESAD réaffirme que l’Enfant est au centre de ses préoccupations. Cette orientation doit se décliner dans chacune des actions menées par le GESAD et au nom du GESAD.

Dans les assemblées plénières, dans les commissions de travail, au Lapes, dans les instances qui seront mises en place dans un proche avenir, cette préoccupation apparaîtra comme première.

l              Désireux d’aller plus loin que la simple affirmation d’une position éthique, et constatant la disparition progressive des références conceptuelles, le GESAD envisage de mettre en place un dispositif de recherche-action visant à la valorisation de la clinique institutionnelle.

D’ores et déjà quelques axes de recherche communs aux établissements et aux services d’AEMO, apparaissent :

ü              l’affirmation du rôle du collectif dans la prise en charge en maisons d’enfants,

ü              la conception des institutions comme “contenantes” des manifestations psychiques de jeunes confiés,

ü              la variété des réponses à apporter à des problématiques plurielles,

ü              l’analyse des politiques publiques centrées sur la famille, l’appréhension du temps éducatif…

Concrètement :

È               Il apparaît que ce “parti pris” en faveur de l’Enfant, pour ne pas rester incantatoire, nécessite un soutien structurel permanent, incarné dans toutes les actions GESAD. Ce sera le rôle d’un vice-président.

È               Le GESAD mettra en place des groupes-recherche-action pour permettre aux équipes de revenir sur les concepts fondamentaux. L’action du LAPES sera interrogée et approfondie dans un souci de cohésion avec ces nouvelles dispositions. 


2-       Des équipes associées, une gestion du personnel partagée.

l              Une plus grande participation des équipes aux échanges inter-institutionnels pourrait favoriser une meilleure prise en compte des réalités de terrain.

l              Les adhérents se questionnent sur des points touchant à la gestion du personnel : recrutement de moniteurs-éducateurs sur des postes d’éducateurs spécialisés, vieillissement des personnels et cohabitation inter-générationnelle ; évolution des mentalités et du rapport au travail (liés aux 35 heures) ; multiplicité des intervenants influant sur la cohérence de l’action .

l              Nous réaffirmons l’intérêt des formations insufflées par le GESAD et destinées aux personnels de plusieurs établissements et services d’AEMO.

Concrètement,

È               L’importance de la place des équipes dans nos réflexions sera intensifiée.

È               La Commission “Qualification”, compte tenu de l’importance du sujet, élargira son champ d’action pour aller au delà de la simple question de la qualification qui reste pourtant cruciale au vu des difficultés rencontrées pour le recrutement d’éducateurs spécialisés.

È               Les formations collectives seront relancées autour des dossiers d’actualité en commençant par la formation des surveillants de nuit et des maîtresses de maison.

È               Le GESAD organisera des collaborations en matière de recrutement et de formation, notamment des cadres intermédiaires. Il établira des passerelles entre établissements et services pour développer la spécialisation et les évolutions professionnelles. 

3-       Le GESAD et ses interlocuteurs : diversification et communication.

l              Nos énergies sont mobilisées par le Conseil Général alors que des partenaires importants ne sont pas assez investis (PJJ, Juges des Enfants, Sécurité Sociale, Psychiatrie, Education Nationale…).

l              La décentralisation et la territorialisation vont probablement faire émerger d’autres interlocuteurs.

l              La communication constitue un enjeu important pour le GESAD : nous devons la réfléchir en tant qu’émetteur et récepteur.

l              L’intérêt de chacun passe par le développement de collaborations inter-associatives.

l              Le GESAD est une force de proposition qui valorise le savoir-faire de ses membres et peut se mobiliser sur des points précis (comme celà a été le cas pour l’accueil des mineurs étrangers).

Concrètement:

È               Un axe communication et lisibilité de nos actions sera développé. Des positionnements clairs nous permettront d’être mieux reconnus. L’organisation de débats, de journées à thème, la valorisation des travaux, la diffusion des comptes-rendus de commissions et de réunions, des articles dans la presse spécialisée, la création d’un site Internet… contribueront à la crédibilité du GESAD. 

È               Nous veillerons en toute circonstance au choix de l’interlocuteur qui nous paraîtra le plus pertinent en fonction de l’enjeu (élu, technicien…).

È               Une attention particulière sera portée aux évolutions territoriales. 

È               En ce qui concerne l’ ouverture de certaines commissions à d’autres partenaires, nous leur proposerons la signature d’un engagement relatif à notre éthique.

È               Le GESAD favorisera le développement de plate-formes techniques inter-associatives.

                      

Même si la question n’a pas été travaillée à Honfleur, il  faudra à     nouveau réfléchir à notre ouverture aux autres partenaires intervenant dans le champ de l’Aide Sociale à l’Enfance :  FJT,  CHRS… 

4-           Le législatif en évolution, la société en mouvement. 

l              Les modifications législatives et réglementaires induisent un bouleversement de fond qui rend beaucoup plus complexe la gestion des institutions et transforme l’ordre des priorités, au détriment de l’éducatif. En effet le regard subjectif porté sur un dispositif législatif comme la loi dite 2002-2 influera beaucoup sur son application. La multiplicité et la densité des nouveaux textes rend la confrontation de nos interprétations indispensable.

l              L’organisation de la période à venir devra permettre au GESAD d’anticiper plus rapidement sur les grands thèmes de société (pro-activité), tout en alliant la réflexion prévisionnelle.

Concrètement :

È               Le GESAD sa mobilisera sur les évolutions en cours, profitant de son expérience à mener des travaux en commun, en s’appropriant les textes législatifs et réglementaires.

È               Le bureau du GESAD s’attachera à dégager les véritables enjeux prospectifs pour alimenter les échanges en assemblées plénières. 

5-           Le GESAD, inscrit dans un processus de cohésion évolutive. 

Le GESAD est un collectif solidaire fondé sur une véritable éthique partagée toujours à débattre. Le GESAD est un groupement crédible parce que ses membres  travaillent ensemble et s’entraident.

L’esprit de tolérance et de liberté préside aux échanges : il est la garantie d’un fonctionnement basé sur la confiance. Cependant, l’écart générationnel et le renouvellement des cultures professionnelles constaté dans nos équipes, sont également une réalité pour le groupe des directeurs. Il convient d’y être vigilant car notre  cohésion fait notre force.

                     

Concrètement :

È               L’accueil des nouveaux directeurs sera accompagné par une démarche de soutien, le GESAD fonctionnant comme un réseau réciproque d’échange de savoirs et de formation par les pairs.

È               Le principe de centration sur l’enfant et l’éthique partagée seront réaffirmés de manière transversale.

Conclusions :

         

L’ensemble de ces orientations peut paraître démesuré, mais il est simplement ambitieux. Afin que tout ou partie de ces projections deviennent opérationnels dans les six années à venir, deux préalables s’imposent.

ð       Le premier est que chacun occupe une part active dans les chantiers dont nous proposons l’ouverture.

ð       Le second, consiste à prendre des mesures nécessaires à l’application concrète de nos projets :

1-             Renforcement du poste du Vice-Président chargé de la cohésion et de la transversalité, garanties des  orientations adoptées.

2-             Création d’un poste de Vice-Président chargé de créer et d’animer un groupe de recherche, de développer l’animation du secteur et la communication du GESAD. Le bureau serait maintenu à son effectif actuel, toutefois cette disposition nous renvoie à une modification des statuts. En raison de la nature des travaux de recherche, ce vice-président entretiendra des liens forts et étroits avec le Président du LAPES.

3-             Transformation de la Commission “Qualification” en commission “Gestion du Personnel” et élargissement de son champ d’action.

4-             Extension de la déclaration N°4 de la Charte de l’adhérent afin de promouvoir la participation des équipes aux actions du GESAD.

5-             Rédaction et proposition à nos partenaires d’un texte garantissant le respect de notre éthique dans la cadre ponctuel de notre collaboration.

                                              Le 21 Mars 2003

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